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photo ©dominique estampes paillard |
RECTO
Une banderole déployée à l’entrée de la plus longue rue piétonne d’Europe. Elle annonce une nouvelle édition de la braderie d’été, du jeudi 17 au samedi 19 juillet. Déjà une foule incroyable qui laisse présager un engorgement d’ici quelques jours. Piétinements, coude à coude. Yeux hagards et souffle court. Les potentiels clients malmenés par des températures incontrôlables défiant le thermomètre, flirtant avec les 40 degrés Celsius, se laissent porter par la vague humaine. Corps ruisselant de sueur. Et cette goutte qui perle au niveau de la nuque et descend le long de la colonne vertébrale.
Place Saint-Pierre. Un semblant de fraicheur sous les platanes. Les terrasses des bars affichent complet. Les serveurs semblent se déplacer au ralenti, tout est en suspens, figé, les clients, les passants, même les enfants se tiennent tranquilles. Comme une impression d’être rentré dans un tableau représentant un moment de détente sur une place en été. Il y a la queue devant le glacier. Certains agitent un éventail, d’autres un livre, un prospectus, tente de se rafraichir comme ils peuvent. Le temps de commander et de régler la note, la glace a fondu en partie.
Arrêt Porte de Bourgogne. Pas de tram pour traverser la Garonne. C’était annoncé depuis des semaines par le service communication de la mairie, le Sud-Ouest, les Transports Bordeaux Métropole, le pont de Pierre est fermé aux transports pour travaux exceptionnels. Sur ce quai où transitaient trois lignes de tram, la foule hétérogène a fait place au chaos des travaux. Rails enlevés et déplacés, sol décaissé, tout est sens dessus dessous et cuit sous un soleil mordant.
VERSO
Arrêt Porte de Bourgogne. Pas de tram pour traverser la Garonne. C’était annoncé depuis des semaines par le service communication de la mairie, le Sud-Ouest, les Transports Bordeaux Métropole, le pont de Pierre est fermé aux transports pour travaux exceptionnels. Depuis quelques jours, entre le pont de Pierre et les quais du tram, les mêmes soupirs d’insatisfaction. Cette jeune femme désabusée, déjà le visage rouge écarlate, rentrant certainement du travail par une chaleur approchant les 40 degrés, pense à voix haute, ils auraient pu choisir un autre moment, ça nous handicape bien, nous, qui travaillons encore. Et dans la continuité de ces paroles, une autre lui répondre, ça aurait été pire en temps normal. Alors elle poursuit à pied son chemin jusqu’aux Quinconces, croisant d’autres personnes contraintes de subir ces travaux d’été, impactant une bonne partie des citadins. Et avec ça, c’est pas une belle image à offrir aux touristes aurait pu lui répondre un autre usagé entassé cette fois dans le bus 15, roulant par ce temps de grande canicule avec une climatisation défectueuse.
Atelier d'été Tiers Livre, François Bon