10/03/2009
brève2nuit [92]
n'en finit pas de grincer au-dessus comme si la femme s'était dit qu'elle pouvait marcher, marcher toute la nuit, marcher avec ses chaussures de ville à haut talons, ces talons hauts qui jamais ne semblaient épuisés par tant de pas exécutés, exécutés dans le minuscule espace d'une chambre de bonne où chaque millimètre était investi d'une fonction particulière, où le seul fait de se mouvoir impliquait une réflexion approfondie sur l'espace à occuper sans gaspiller le moindre de ces précieux millimètres qui malgré tout permettaient à un corps svelte et habille de se déplacer sans trop d'encombre, permettaient de redéfinir cette pièce de manière à marcher toute la nuit sans que quiconque ne s'aperçoive de la défaillance de cet univers ridicule et ainsi, elle marchait, marchait, marchait, sans état d'âme, sans se demander si elle était entendue, si ses pas étaient perçus comme une agression sonore ou comme une berceuse insolite et le temps qu'elle se pose cette question, les heures avançaient, bientôt le jour se manifesterait et